Un banc dans le brouillard
Un petit duo avecBernard, comme un défi… Ecrire sur la photo que voici :
Je me réveille avec cette curieuse sensation de ne percevoir ni le froid, ni le chaud. C’est comme si j’étais toute engourdie. D’ailleurs, je ne sens même plus la douleur : je me pince jusqu’au sang sans rien éprouver de particulier. Pourtant, mes autres sens sont loin d’être endormis, eux…
J’entends le clapotis d’une rivière et malgré la chape de brouillard qui flotte sur le paysage, je distingue au-dessus, les branches nues des arbres qui se tendent vers le ciel. Une odeur d’humus me parvient, si forte que j’en ai presque le goût sur le palais.
Tout est imprécis autour de moi. Les contours s’effacent dans la brume et pourtant, cela m’est familier. Je suis déjà venue ici. Les souvenirs peinent à revenir, mais déjà, je suis bouleversée, en proie à une émotion très forte. J’avance, tenaillée par le désir de comprendre.
Soudain, le banc apparaît là, près des arbres. La rivière est invisible, avalée par le brouillard, mais je la devine qui s’écoule tranquille devant moi. Et tout à coup, ma mémoire se réveille et s’abat sur mon esprit comme une vague déferlante.
J’ai vingt ans. L’hiver est là et je suis assise sur ce banc, à me demander si je vais oui ou non me jeter dans le’au pour mettre fin à mes jours. Il fait si froids et mes habits sont si lourds que je suis sûre de ma noyer. Je n’ai plus de famille. Mon frère vient de décéder dans un pays lointain, pour une guerre qui n’était pas la sienne et j’ai envie de le rejoindre.
Mais un jeune homme qui passe me sourit, s’arrête et me parle. L’homme de ma vie… celui qui va partager mon quotidien et fonder avec moi ce foyer dont j’ai tant besoin. A cet instant, la volonté de vivre a repris le pas…
Je sais bien que je ne suis pas là-bas en réalité. Dans le monde réel, je suis alitée, reliée à des machines qui me maintiennent en vie. Elles font battre mon coeur, me font respirer. Mes enfants sont là qui me tiennent la main et leurs larmes coulent sur mon visage, même si je ne peux plus les sentir.
Alors, de la même manière que j’avais su sur ce banc qu’il fallait que je m’accroche à la vie, l’évidence me frappe aujourd’hui : je dois lâcher prise, partir et libérer les miens…
9 commentaires »
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bonjour Sandra
je viens simplement te faire un bisou
bizzzzzzzzzzzz
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Vraiment touchant cette histoire, j’ai eu des larmes qui se sont échappées d’un coup !
Bonjour ma Chounette
Il y a des moments comme ça ou il ne faut plus s’accrocher ça ne sert plus à rien
Les machines ce n’est pas la vie c’est juste la survie alors débranchons tout et voque la galère
bonne journée ma Chounette
bisous
Dernière publication sur FANETTE : lll
coucou !
je viens de corriger le lien de mon article, j’espère qu’il pointe maintenant sur ton article !
nombreux commentaires déjà chez moi, j’espère que ça viendra aussi chez toi.
J’ai relayé sur Twitter et FB …
super expérience
mais personne ne vient lire ton article …
pourtant le lien fonctionne bien !
passe chez moi si tu peux, tu pourras voir les commentaires
Bonsoir ma petite Sandra,
triste histoire, mais c’est la réalité, un jour on s’en va pour ne plus revenir. Ta plume est toujours aussi belle, merci.
Gros bisous, Helene
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Coucou ma Chounette
La voie de la guérison est elle bien entamée ??????
bonne journée ma Chounette
bisous
Dernière publication sur FANETTE : lll
je croyais que c’était le banc des accusés bon week end
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Magnifique ! Tu me surprends, comme toujours. Tu es vraiment talentueuse.
Bisous
Lina